Si vous êtes montilien ou que vous venez à Montélimar en vacances, vous ne pourrez pas passer à côté du nougat. Le nougat de Montélimar a sa recette bien précise et secrètement gardée, et c’est ce qui en fait une douceur nationalement et mondialement connue ! Son histoire traverse maintenant les siècles et reste toujours ancrée dans notre patrimoine local.
Le nougat de Montélimar, une affaire de miel et d’amandes
Le nougat de Montélimar fait son apparition dès le XVIIe siècle grâce à l’implantation d’amandiers dans le secteur. Les amandiers sont plantés grâce aux travaux du célèbre agronome local Olivier de Serres. Lorsque les amandes font leur apparition en cuisine, on les mélange avec du miel de Provence, souvent du miel de lavande. Cette mixture remplace le traditionnel gâteau de noix appelé nux gatum ou nougo dans la langue d’Oc. Le changement des noix par les amandes devient le pilier du nougat de Montélimar dont on vous dévoilera les ingrédients et la fabrication un peu plus bas.
Emile Loubet ou l’amour du nougat
Emile Loubet, originaire du village de Marsanne, connaissait bien le nougat de Montélimar. Ses parents sont cultivateurs, puis son père devint Maire de Marsanne et le resta pendant 26 ans. Lui aussi s’est mis à la politique, à la fin du XIXe, et devint conseiller municipal de Grignan avant d’être conseiller municipal de Montélimar puis Maire de la Ville en 1870. Progressivement il fut député de la Drôme puis sénateur avant d’être élu Président de la République en 1896.
Il s’implique dans de nombreuses politiques étrangères comme l’alliance entre la France ou la Russie ou encore les relations avec l’Italie. C’est à ce moment que le nougat de Montélimar intervient. Il est de coutume d’offrir des présents lors de ces échanges et Émile Loubet n’a pas oublié sa Drôme natale et son produit phare : le nougat de Montélimar. Il en offre à chaque occasion et a donc grandement contribué à sa connaissance, diffusion et renommée.
L’essor de la Nationale 7
Route historique car d’abord nommée voie romaine, route impériale puis route royale, la Nationale 7 devient emblématique au début des années 30 en France. C’est le développement de l’industrie automobile et l’accès massif aux congés payés qui permettent à de nombreux français de partir en vacances pendant l’été. Dans les années 50, garages automobiles, stations services et commerces ouvrent successivement le long des routes nationales dont la N7.
La N7 est l’axe principal Nord-Sud pour rejoindre la côte d’azur et la mer méditerranée. Prise d’assaut chaque été, cela génèrent de nombreux bouchons, notamment dans le centre-ville de Montélimar, où passait initialement la route. Les boutiques et commerces en profitent donc pour s’implanter au bord des routes, comme les nougatiers. A cette période, il y avait pas moins de 22 nougatiers et une centaine de boutiques les unes à côté des autres ! Un excellent moyen pour faire connaître cette douceur montilienne.
Une recette bien gardée
Outre les amandes et le miel précédemment cités, le nougat de Montélimar contient également des oeufs, des pistaches, de la vanille et des sucres.
Les sucres sont fondus et cuits dans de grands bols avec les blancs d’oeufs montés en neige. Ce mélange est progressivement monté à haute température, ce qui donne cet aspect caractéristique du nougat de Montélimar, blanc et onctueux. Le sirop de sucre est progressivement incorporé avant d’ajouter les amandes torréfiées, les pistaches et la vanille. Un dernier mélange puis la pâte de nougat est transférée sur de grandes plaques recouvertes de pain azyme (dit ostie) de grandeurs différentes selon s’il devient des dragées ou des barres.
A savoir !
L’appellation Nougat de Montélimar est réservé au nougat contenant au moins, soit 30% d’amandes grillées émondées ou 28% d’amandes grillées émondées et 2% de pistaches émondées, 25% de miel en poids de matières sèches des matières sucrantes.
Bientôt une IGP pour le Nougat de Montélimar ?
Depuis des années déjà, les nougatiers artisanaux et le Syndicat des Nougatiers demandent une IGP, une Indication Géographique Protégée. Cette IGP préservera le nougat de Montélimar. Une procédure de classement est actuellement à l’étude, depuis 2016. En 2022, le Comité National IGP a validé le dossier. Il n’y a plus qu’à attendre la validation au niveau européen !
Un élément phare de la table des 13 desserts
Tradition ancestrale en Provence, la table des 13 dessert est dressée le soir de Noël. Après le gros souper et la messe de minuit, on profite des 13 desserts composés de :
- 4 fruits secs : raisins, figues, noisettes et amandes qui représentent les mendiants, en référence aux 4 ordres religieux
- 4 fruits frais : pommes, poires, raisins et oranges
- Des fruits confits : melon, coing…
- 4 pâtisseries locales, ici, à Montélimar : pompe à huile, calissons, nougat de Montélimar et nougat noir de Provence
- Et le 13e dessert est un produit rare à l’époque, représentant l’abondance, les dattes.
Le nougat de Montélimar fait donc partie des spécialités locales indispensables et indissociables de la table des 13 desserts.
Au mois de décembre, venez découvrir la table des 13 desserts à l’Office du Tourisme !
Où trouver du nougat de Montélimar…à Montélimar ?!
Aujourd’hui les nougatiers continuent de produire du nougat de Montélimar et d’autres délicieuses variantes parfumées. Ils sont ouverts à l’année et vous invitent à découvrir les secrets de fabrication de vos propres yeux en assistant à la cuisson chaque matin. C’est aussi l’occasion aussi de découvrir leurs spécialités !
Découvrez la liste de nos nougatiers partenaires ici.
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